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Dominique de Villepin revendique l'héritage gaulliste

L’occasion était trop belle pour Dominique de Villepin. L’homme du non à la guerre en Irak est monté en première ligne dimanche pour défendre la « singularité »de la France.

Interrogé dimanche sur Canal +, l’ancien premier ministre a fait entendre sa différence gaulliste quelques jours après la décision de Nicolas Sarkozy d’envoyer des soldats supplémentaires en Afghanistan.

« Nous ne sommes plus dans la logique du 11 Septembre. On voit l’échec en Afghanistan et en Irak », a-t-il souligné, déplorant l’absence de « stratégie politique ». Selon lui, « le risque d’enlisement est extrêmement im­­­portant ». L’ex-ministre des Affaires étrangères a fait cette mise en garde : « Ne nous engageons pas dans des aventures militaires qui sont dépourvues de véritables stratégies globales ».

Mais Dominique de Villepin n’a pas limité sa critique à l’envoi de nouvelles troupes en Afghanistan, il a aussi dénoncé le retour de la France dans l’Otan envisagé par le chef de l’État. Un véritable procès de l’atlantisme de Nicolas Sarkozy.

« Non seulement le retour de la France dans l’Otan ne correspond pas aux intérêts de notre pays, mais je crois aussi que c’est dangereux », a-t-il lancé. « Nous perdrions des marges de manœuvre, des marges d’indépendance » et « une possibilité d’agir seul, sans être embrigadé dans un ensemble », a-t-il répondu en rappelant que l’Otan est une « organisation sous domination américaine ».

Implacable sur la politique étrangère du chef de l’État, il n’a pas ménagé sa critique sur le front intérieur.

La politique de réduction des dépenses publiques ? « Le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, c’est 500 millions d’économies, on est très loin de ce qu’il faut faire ».

Le remaniement de l’UMP ? « J’aurais préféré un électrochoc » pour tirer les leçons de la défaite des municipales. « L’UMP n’existe pas suffisamment depuis qu’il n’y a pas à sa tête de président élu par l’ensemble des militants », a-t-il regretté, avant de se dire favorable à l’organisation de courants à l’intérieur du parti.

Villepin prépare-t-il la création d’un courant ? Il n’écarte plus pour le moment l’idée de se présenter à une élection. Ce ne sera pas à Paris. Mais on pourrait bientôt entendre parler d’une candidature Villepin. Pourquoi pas aux élections européennes en 2009 ?

Source: Bruno Jeudy (Le Figaro)

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