Le Premier ministre Dominique de Villepin appelle les autorités iraniennes « à faire le choix du dialogue et à revenir à la table des négociations », dans un entretien publié samedi dans le journal « Al Hayat ».
« Si l’Iran fait le geste de suspendre ses activités d’enrichissement, le Conseil pourra suspendre en contrepartie les sanctions« , explique-t-il. « Les propositions présentées à l’été 2006 au nom de l’Union européenne, mais également des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine restent sur la table » et l’Iran a « tout à gagner à les saisir et tout à perdre, à l’inverse, d’une escalade ».
« Dans le cas contraire, de nouvelles mesures restrictives pourront être adoptées », prévient M. de Villepin. « C’est le sens des réflexions actuelles sur une nouvelle résolution du Conseil de sécurité. »
Pour autant, la France considère qu’ »une intervention militaire n’est pas la solution », prévient-il. « Notre objectif est donc bien une solution négociée. » Le Premier ministre français « constate par ailleurs qu’un débat semble se faire jour actuellement en Iran sur le coût d’une confrontation avec la communauté internationale ».
Evoquant la situation en Irak, Dominique de Villepin estime d’autre part que ce pays « est devenu une source majeure d’instabilité et un foyer du terrorisme ». « Je constate qu’il y a désormais un vrai débat aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne sur les moyens de sortir de cette situation », se félicite-t-il.
Il plaide à nouveau « pour un calendrier rapide de retrait des forces étrangères » d’Irak. Car « ce n’est qu’en se fixant une échéance précise, d’ici 2008, que la communauté internationale trouvera la force et la volonté d’avancer dans la stabilisation de l’Irak ».
Interrogé sur le gouvernement palestinien Hamas-Fatah, M. de Villepin estime « que si un gouvernement palestinien d’union est formé et qu’il respecte les engagements de La Mecque, alors la communauté internationale devra travailler avec lui ».
« Nous soutenons l’action du président Abbas pour rassembler les Palestiniens et travailler à leur réconciliation. Quelle serait l’alternative? La guerre civile à Gaza et demain peut-être en Cisjordanie? Seuls les extrémistes de la région y ont intérêt », ajoute-t-il.
S’agissant de l’aide aux Palestiniens, il faudra selon lui « étudier les moyens de reprendre une assistance directe au prochain gouvernement palestinien d’union nationale dès lors que celui-ci sera formellement investi sur les bases annoncées ».
Source: Associated Press