Dans un contexte marqué par la montée du FN qui talonne l’UMP au plan national, François Goulard et Daniel Garrigue abordent le second tour des élections cantonales en position favorable.
Canton de Vannes Centre
François Goulard devance Nicolas LeQuintrec (PS) et Marion Le Berre (Europe Ecologie). Le second tour va se jouer entre les deux premiers. Chacun dispose d’un réservoir de voix. Mais ils entendent aussi mobiliser les abstentionnistes, nombreux au premier tour.
Sur le canton de Vannes-Centre, le taux d’abstention culmine à 56,11% contre 37,30% pour le premier tour des cantonales de 2004, jumelées il est vrai avec des régionales.
Le scrutin place François Goulard en tête, crédité de 38,70% des voix. Il devance Nicolas Le Quintrec, (PS – Bretagne écologie) qui obtient 23,91%. Marion Le Berre (Europe écologie UDB) pointe en troisième position avec 14,07%. Voilà les trois principaux acteurs des dernières municipales fixés sur leur cote personnelle. Si on compare les scores aux résultats de 2004 on s’aperçoit que Nicolas Le Quintrec baisse de cinq points et la droite de quatre points. Le Front national, pour sa part, reste à peu près stable à 10,68%, avec une légère hausse de 1,5 point.
Que peut-il se passer au second tour? François Goulard, certes, part de plus loin qu’aux municipales (46% lors du premier tour mais sans FN, ni dissident). Mais il dispose d’un réservoir de voix: les 7% du dissident de droite Vincent Salette et, qui sait, une partie du vote FN.
« Le premier tour est encourageant et c’est plutôt bon pour moi. On a un potentiel de voix stabilisé par rapport à 2004. Il faut se mobiliser. On a les éléments pour remporter le second tour », dit le maire de Vannes. Nicolas Le Quintrec, seul représentant de la gauche le 27 mars, devrait bénéficier d’un report des voix de Marion Le Berre (Europe Ecologie) et d’Anita Kervadec (Front de gauche), mais dans quelle mesure?
C’est donc un deuxième tour ultra-classique qui se profile dimanche prochain. Avec l’enjeu que l’on sait: François Goulard, s’il veut pouvoir briguer le fauteuil de président du Conseil général, doit d’abord gagner son siège de conseiller général du canton Vannes Centre.
Source: Le Télégramme
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Canton de Bergerac 1
Ce sera bien un duel entre le nouveau et l’ancien maire de Bergerac : sur le canton de Bergerac 1, Daniel Garrigue (ex-UMP) arrive en tête du premier tour avec 31,20 % des voix, face à son successeur – et conseiller général sortant – Dominique Rousseau (PS) à 28,59 %.
Ce dernier pourra compter sur le report des voix des Verts (7,72 %) et du Front de Gauche (6,76 %). Reste à savoir ce que feront les électeurs du FN (16,16 %), de l’UMP (7,72 %) et du NPA (1,84 %).
Le maire socialiste de Bergerac, Dominique Rousseau, peut compter sur une confortable réserve de voix à gauche. Quel choix feront les électeurs UMP et du FN : l’ancien leader du parti présidentiel, Daniel Garrigue, a-t-il fait le plein des voix chez ses anciens militants ?
Réponse dimanche.
Source: Sud Ouest
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Les résultats nationaux
Le premier tour des élections cantonales, dernier scrutin au suffrage universel avant les grands rendez-vous de 2012, a été marqué dimanche par une abstention à des niveaux record et une poussée de la gauche et surtout d’un FN talonnant l’UMP.
Pour cette dernière élection avant la présidentielle et les législatives, quelque 21,4 millions d’électeurs étaient appelés à choisir les conseillers généraux dans la moitié des cantons de chaque département, soit 2.026 sièges.
Selon le Ministère de l’Intérieur, le PS obtient 25,04% des voix, l’UMP 17,07%, le FN 15,18%, le Front de Gauche 9% et Europe Ecologie Les Verts 8,28%. Le Front national sera présent en duel au second tour dans 394 cantons.
Le taux d’abstention s’est établi à 55,63%.
La présidente du Front national Marine Le Pen a évoqué un succès « historique » pour son parti, presque au coude-à-coude avec l’UMP, étiquette à laquelle de nombreux candidats de la majorité présidentielle ont préféré celle de Divers droite pour cause d’impopularité de Nicolas Sarkozy.
Résultat: outre la perspective de multiples duels PS-FN au second tour, la question du positionnement des uns et des autres par rapport au parti d’extrême droite alimentait tous les commentaires.
« Nous laissons nos électeurs libres de leur choix » quand l’UMP est absente au second tour, a lancé, dimanche soir, le patron de l’UMP Jean-François Copé. En cas de triangulaires, il a demandé aux candidats de son parti de « se maintenir même en troisième position ». « Pas d’alliance avec l’extrême droite » mais « pas non plus de front républicain », a-t-il ajouté.
Prenant son contrepied, l’ex-patron du PS François Hollande, président sortant du conseil général de Corrèze, a dit qu’en cas de duel UMP/FN au second tour il fallait « faire barrage au FN » et « voter pour le candidat UMP ».
Cécile Duflot (EELV) a appelé les électeurs de son parti à « faire barrage au FN avec leurs bulletins de vote partout où il sera présent ».
La numéro un du PS Martine Aubry a eu de nouveau des mots durs pour le président Sarkozy qui « abîme la République » et « est pour beaucoup dans le score du Front national ». Elle a appelé « tous les Français à amplifier leur vote au second tour » dimanche prochain. Une réunion commune PS/EELV/PCF était programmée en fin de soirée.
Pour les partis, le scrutin faisait figure de dernier test 13 mois avant la présidentielle.
Actuellement, la gauche est majoritaire dans 58 départements, la droite dirigeant les autres. Dans une vingtaine de départements, les majorités sont fragiles, à moins de cinq sièges, et pourraient basculer.
A droite, le mot d’ordre était clair dimanche soir: relativiser la portée nationale du scrutin et appeler à la mobilisation. Le Premier ministre François Fillon a invité « chaque électeur » à se mobiliser « loin des postures démagogiques », appelant la « droite républicaine » à « se rassembler autour de ses valeurs.
Source: Agence France Presse
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L’UMP au bord de l’implosion
Coup de tonnerre: François Fillon contredit Nicolas Sarkozy!
La consigne décidée par Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé -refuser toute notion de front républicain contre le FN- passe mal au sein de l’UMP. Déjà, les centristes et les radicaux s’en étaient éloignés. Lundi soir, au bureau politique de l’UMP, François Fillon, en demandant à son tour, en cas de duel entre le Parti socialiste et l’extrême droite, de « voter contre le FN », commet un acte politique majeur.
Celui qui s’érige en chef de la majorité contredit ainsi le chef de l’Etat et le chef de l’UMP. « Notre position n’est pas tenable pendant une semaine, à moins que l’on nous enferme dans un loft, s’exclame un conseiller ministériel. Il y a une espèce d’hypocrisie à ne pas vouloir prononcer le mot PS. »
De son côté, selon les informations de L’Express, l’ancien secrétaire général du mouvement, Xavier Bertrand, a recommandé le vote blanc.
Cette réunion s’est tenue dans une ambiance « très particulière ». Aucun intervenant n’a été applaudi. La ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s’était déjà démarquée, avant le premier tour, de la ligne de la direction, a reproché à Jean-François Copé de mettre sur le même plan FN et PS. Les deux ex-ministres de Jacques Chirac, Nicole Ameline et Nicole Guedj, ont, de leur côté, fait part de leur malaise.
Sur le terrain, il est des endroits où les instructions parisiennes ne connaissent pas davantage de succès. Dans les Yvelines, par exemple, le président UMP du conseil général exhorte ses électeurs à soutenir les candidats qui se présentent contre l’extrême droite.
Un député UMP de l’ouest s’avoue lui aussi « pas très à l’aise » avec la consigne de « ni-ni ». « On est tellement obsédé par le FN qu’on prend des décisions qui nous reviennen
t dans la figure. Sur le plan des valeurs, cette course à l’échalote avec Marine Le Pen me gêne », avoue cet élu, qui redoute à terme « une implosion de l’UMP ».
Le calcul de Nicolas Sarkozy était simple: préserver la possibilité de bons reports de voix entre Marine Le Pen et lui en 2012 et retenir les très nombreux électeurs UMP de plus en plus tentés par un vote FN. Le président voulait ainsi envoyer un message fort. Le résultat est illisible.
Source: Eric Mandonnet et Benjamin Sportouch (L’Express)