« Est-ce que nous attendons trop ou est-ce que, d’une manière générale, la communauté et les opinions publiques attendent trop de Barack Obama? Sans doute.
Sans doute, mais vous savez, dans la crise, il est normal qu’on soit en quête de leadership et l’on souhaite que l’ensemble des responsables de cette communauté puisse s’affirmer et prendre des positions claires, visionnaires qui aident la communauté internationale à travers la crise.
Evidemment, notre responsabilité en tant qu’Européens, c’est de faire en sorte que l’Europe puisse décider de son propre destin.
C’est pour cela que je suis si attaché à l’indépendance de la France, si attaché à ce que la France ne perde pas ses marges de manoeuvre et donc, non seulement réticent, mais vivement opposé au retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN.
L’indépendance, c’est une nécessité. Nous devons véritablement défendre ce que nous croyons être nos intérêts mais aussi nos valeurs. C’est une condition indispensable.
Et puis, à l’échelle de l’Europe, on voit bien qu’il y a un problème de gouvernance, un problème institutionnel: le rejet du traité institutionnel nous a placé dans une situation délicate.
Il faut donc tout faire pour que véritablement cette Europe se dote véritablement de davantage de responsabilité, de davantage de leadership, s’incarner dans des visages qui puissent agir au nom de l’Europe sur la scène internationale.
Oui, je crois que nous manquons d’identification, nous manquons de capacité d’entraînement et nous manquons d’autorité sur la scène mondiale.
Nous sommes dans une période où plus nous pouvons dessiner des orientations claires, plus nous pouvons prendre des décisions collectives et plus nous pouvons aussi avoir de l’imagination pour porter le monde de demain, eh bien plus nous serons en sécurité et je crois qu’effectivement, c’est ce qui nous fait défaut largement aujourd’hui. »
Source: Chat de Dominique de Villepin avec les lecteurs du site L’Internaute – 3 mars 2009
