À rebours de François Fillon et quelques jours après une mobilisation générale de plus d’un million de manifestants, Dominique de Villepin a estimé qu’il fallait « préciser le cap, corriger la route et véritablement envoyer des signaux comme quoi Nicolas Sarkozy écoute les Français ».
« Il ne faut pas se durcir face à des conflits de ce type, a conseillé l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac sur RTL . Il faut apprendre à avancer et à véritablement rassembler. Dans ce domaine, je pense que le président de la République, puisque c’est aujourd’hui à lui que la rue s’adresse, doit effectivement écouter, s’adapter. »
Mettant en avant les « quelques leçons de l’expérience » du CPE, Dominique de Villepin a affirmé comprendre « l’incompréhension de ceux qui voient le comportement de certaines entreprises, qui voient le comportement de certains financiers et qui se disent : il y a deux poids deux mesures ».
Il a critiqué le plan de relance, appelant à « aller plus loin » et à « préciser les objectifs », c’est-à-dire « mettre tous nos talents dans l’effort d’innovation ».
« Si l’on veut véritablement moderniser la France, c’est ainsi et pas par un investissement saupoudré, a-t-il poursuivi. J’entends parler ici et là de mille projets pour l’investissement, encore faut-il que l’investissement soit productif et qu’il permette après de dégager un certain nombre de bénéfices pour les Français ».
« Réévaluer les objectifs »
Il n’a pas rejeté une relance portée un peu plus sur la consommation : « Il faut effectivement faire davantage pour ceux qui sont confrontés à ceux qui sont dans la difficulté, c’est un moyen d’ailleurs de relancer le pouvoir d’achat et la consommation, mais de façon ciblée. »
Concernant les 30.000 suppressions d’emplois prévues dans l’Éducation nationale, il a répondu, que « sans doute », il fallait « réévaluer cet objectif ». « Il faut réévaluer l’importance de nos services publics et en particulier dans le domaine de la recherche, de la santé et de l’éducation, a-t-il précisé. « Ça veut dire que » l’on doit « lâcher du lest pour éviter une certain nombre d’incompréhension et de conflit sociaux, qui au bout du compte coûteront beaucoup plus cher. »
Interrogé sur la mutation du préfet de la Manche après le passage de Nicolas Sarkozy à Saint-Lô pour ses voeux au personnel de l’Éducation nationale, Dominique de Villepin a répondu qu’il « ne faut pas que les responsables de la fonction publique soient des bouc-émissaires ». Il a aussi refusé « d’imaginer » que le fait que ce préfet ait été son ancien collaborateur puisse être l’origine de cette sanction.
Au sujet du déjeuner partagé récemment avec Ségolène Royal, il a déclaré n’avoir parlé que de « sujets internationaux », refusant de répondre à la question sur son possible vote pour la socialiste au second tour de la présidentielle de 2007.
Sources: RTL.fr, Le Point et Dailymotion