Invité de RMC, Dominique de Villepin est revenu sur le RSA et son financement, dont sont exclus les bénéficiaires du bouclier fiscal.
L’ancien Premier Ministre s’est également exprimé sur le fichier Edvige et a estimé que plusieurs questions se posent, notamment sur les données personnelles.
Le Revenu de solidarité active (RSA)
Invité mardi 9 septembre, l’ancien Premier Ministre et auteur de « La Chute ou l’empire de la solitude » aux éditions Perrin Dominique de Villepin a évoqué la mise en place du RSA et la taxe sur le capital qui participera à son financement : « Le RSA est une bonne réforme, et il faut le financer. Par définition, il y a un besoin de financement et il reste un reliquat d’1,5 milliard qui n’est pas financé par la redistribution des anciens RMI, donc il faut trouver le moyen de financer ce RSA ».
« Je crois que la solution qui a été trouvée, une taxe sur le capital, n’est pas la plus mauvaise solution, je crois qu’elle est acceptable.
Ce qui est impératif, c’est que cette taxe soit juste et qu’en particulier ceux qui ont le plus de moyens dans notre pays soient sollicités. Ceux qui bénéficient du bouclier fiscal ne doivent pas être épargnés, pour une simple raison de justice.
Si d’emblée le signal qui est adressé c’est de laisser de côté ceux qui sont les plus fortunés, et qui seront d’ailleurs faiblement taxés par cette nouvelle taxe, je crois qu’il y a un risque d’incompréhension.
C’est un élément politique, un élément de justice, qui me paraît indispensable ».
Le fichier Edvige
L’ancien Premier Ministre Dominique de Villepin a également fait part sur RMC de ses interrogations concernant le fichier policier Edvige, mis en place par le ministère de l’Intérieur : « D’abord, je ne fais aucun procès d’intention au ministère de l’Intérieur. Ce fichier reprend un certain nombre des données qui étaient déjà exploitées depuis 1991, mais c’est vrai qu’aujourd’hui l’attention peut se focaliser au moins sur trois points qui posent question.
Le premier c’est le domaine de compétences de ce fichier. C’est vrai qu’aujourd’hui cela touche des personnes à partir de 13 ans, donc le domaine même qui est concerné est beaucoup plus vaste que le précédent. Par ailleurs, cela touche ce qui est susceptible d’affecter l’ordre public, et précédemment le domaine concernait ce qui touche à la sécurité de l’Etat, donc nous sommes dans un domaine plus large. Puis, il y a un certain nombre de données personnelles qui peuvent être concernées.
A chaque fois, il y a des justifications techniques ou des données d’évolution de la société. Par exemple, en ce qui concerne les mineurs, il est vrai qu’une partie importante des violences proviennent aujourd’hui de mineurs, donc si on veut anticiper on est bien obligés de prendre en compte cette donne-là.
« Ce que je pense, c’est que le décret est mal rédigé. En tout cas en ce qui concerne les données personnelles, c’est manifeste. Quand on évoque la nécessité, pour pouvoir retracer la biographie d’un représentant ou d’un élu, de prendre en compte des données touchant à la sexualité ou à la santé, on voit bien qu’on est obligé pour des raisons techniques de faire cette demande auprès de la CNIL. Je crois qu’il faudrait préciser les choses de façon à éviter que tout Français ait le sentiment qu’il peut être fiché dans des conditions qui ne sont pas acceptables.
Il y a là un problème technique, il faut revoir le texte, mieux le rédiger, mieux le préciser et puis apporter toutes les garanties et toutes les exigences de contrôle qui sont nécessaires. L’informatisation permet de donner plus de garanties que ce qui n’est pas informatisé, pour une raison très simple, c’est qu’on pourra tracer l’ensemble des utilisateurs et en cas d’abus, sanctionner ».
Source: RMC.fr