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Confrontation entre Dominique de Villepin et le Général Rondot

Dominique de Villepin et le général Philippe Rondot ont confronté, devant les juges, leurs versions sur le contenu de leurs rencontres dans le cadre de l’affaire Clearstream, selon des sources proches du dossier. Les deux hommes avaient déjà participé hier une confrontation plus générale avec l’ex-vice président d’EADS Jean-Louis Gergorin.

Entamée vers 14H00, la nouvelle confrontation a pris fin à 19H20.

L’ancien Premier ministre, mis en examen dans cette affaire, était accompagné par ses avocats, Me Olivier d’Antin et Luc Brossolet, et le général Philippe Rondot, témoin clef du dossier, par son conseil Eric Morain. Aucun n’a fait de déclaration.

Les juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons enquêtent depuis septembre 2004 sur cette affaire de dénonciation calomnieuse visant des personnalités industrielles et politiques, dont l’actuel chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, par le biais de faux listings bancaires de la chambre de compensation financière Clearstream.

C’est le 9 janvier 2004 au quai d’Orsay que M. de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, et le général Rondot, spécialiste du renseignement, évoquent ensemble pour la premières fois ces fameux listings, en présence de M. Gergorin.

M. de Villepin affirme avoir demandé à l’officier de le « tenir informé » de l’enquête qu’il menait à ce sujet pour le ministère de la Défense mais, selon l’officier, la mission confiée était bien plus large et portait sur les titulaires présumés des comptes.

Les deux hommes se sont revus six mois plus tard, le 19 juillet, à l’initiative de M. de Villepin. Mais ce dernier, devenu entre-temps ministre de l’Intérieur, avait saisi début juillet la Direction de la surveillance du territoire (DST) d’une autre enquête sur les listings.

Le général, qui a pris des notes sur chaque entretien, affirme avoir alerté M. de Villepin dès le 19 juillet, puis à chacune de leurs rencontres, sur le fait que les listings étaient un montage et qu’il ne fallait pas donner suite à cette affaire.

« Le général Rondot s’est contenté, de façon vague, de me faire part de ses doutes, mais sans me fournir de preuve tangible », affirme M. de Villepin dans une note remise aux juges. Lors de la réunion du 19 juillet, il explique avoir renvoyé le général Rondot vers la DST et dit n’avoir ensuite évoqué l’affaire avec le militaire qu’ »en marge de brefs entretiens » consacrés à « l’affaire de nos otages en Irak ».

Source: Agence France Presse

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