Aujourd’hui, les moyens de l’enseignement prioritaire sont alloués en fonction des établissements, en s’appuyant sur différentes formes de zonage, dont les ZEP ont été les premiers.
Notre volonté est claire : pas d’élèves abandonnés sur le bord du chemin, pas de territoires urbains ou ruraux oubliés de la République ou stigmatisés. Une école fondée sur la maîtrise des savoirs fondamentaux afin de former un Homme libre de penser, créer et agir.
Au nom de l’égalité républicaine, chaque élève a droit, partout en France, à un enseignement de même qualité et de même exigence pour accéder aux savoirs.
Au nom de l’égalité des chances, afin de remédier aux inégalités de naissance et de territoires, chaque élève a droit à une prise en compte de ses difficultés particulières, qu’elles soient sociales ou scolaires.
Comment concilier ces deux exigences?
Par le Droit Personnalisé à l’Enseignement Prioritaire (DPEP).
Qui recevrait ce droit personnalisé à l’enseignement prioritaire ?
- Tous les élèves manifestant le plus de difficultés aux évaluations nationales, dès le CP et le CE1, et plus en amont en maternelle en fonction des constats des enseignants.
- Tous les élèves appartenant à des foyers défavorisés, en fonction des revenus des parents, d’une situation de foyer monoparental etc…
On peut estimer à un quart des effectifs les élèves pouvant bénéficier de ce droit personnalisé.
Que change le droit personnalisé à l’enseignement prioritaire ?
- De l’égalité des chances, en agissant dès le plus jeune âge pour corriger les inégalités sociales
- De la justice, en concentrant les besoins sur ceux qui en ont vraiment besoin
- De la réactivité dans le système, alors qu’aujourd’hui les classements en ZEP traduisent parfois des situations anciennes loin des réalités d’aujourd’hui
- De l’accompagnement personnel pour les élèves qui en ont besoin.
Comment fonctionnera-t-il?
- Il servira à calculer les effectifs des classes, car il ne sert à rien de fixer une norme uniforme pour toutes les classes.
Dans ce cas, chaque élève prioritaire supplémentaire réduirait l’effectif total de la classe, il compterait pour deux.
Pour comprendre prenons deux cas théoriques extrêmes : une classe sans aucun élève prioritaire serait composée de 35 élèves Une classe composée uniquement d’élèves prioritaires serait en théorie composée de 20 élèves. Dans la réalité :
- Une classe normale avec une réelle mixité sociale compterait ainsi environ 25% d’élèves prioritaires et aurait un effectif de 28 élèves.
- Une classe prioritaire avec la moitié d’élèves en DPEP aurait un effectif de 22 élèves.
- Il ouvrira droit à du soutien scolaire et à des heures d’aide aux devoirs dans ou hors de l’école. Il permettra également d’accéder à des sorties culturelles, des stages linguistiques.
Sur une base volontaire, les parents pourront accepter que leur enfant soit suivi après les cours dans un centre d’études spécifique, à proximité du domicile, pour assurer l’aide au devoir ou le soutien scolaire.
- Il permettra de calculer, année après année, la dotation supplémentaire des établissements, tout simplement au prorata des élèves prioritaires accueillis par l’établissement.
- Il intégrera les dispositifs existants de bourses et d’aides (restauration scolaire notamment).
Réponse aux objections
C’est une stigmatisation des enfants en difficulté.
Le Droit Personnalisé à l’Enseignement Prioritaire sera anonyme. Par ailleurs tous les droits qu’il ouvrira hors de l’établissement seront proposés aux parents des élèves sur une base volontaire.
C’est la disparition de la solidarité collective pour n’en aider que quelques uns.
Au contraire c’est créer de la solidarité au service des élèves et non plus entre les institutions de l’Education Nationale.
C’est trop compliqué
C’est beaucoup plus simple en réalité que l’ensemble des dispositifs empilés qui existent déjà. Pour les parents il n’y aura aucune démarche, aucun calcul à faire. Ils recevront de la Cité Scolaire des propositions de soutien ou d’accompagnement pour leur enfant qu’ils pourront ou non accepter.
Source: République Solidaire